Attention! Attention! Ceci est un blog exclusivement pour les personnes qui aiment et admirent Karina Banana! Oui! Public en délire! Vous aurez la chance au cours de l'année de suivre de plus près ma propre personne, telle une téléréalité. Vous aurez droit bande de chanceux à des confidences TOP SECRET non filtrées par la CIA, à des moments magiques, à des chocs culturels, à des photos, à des moments platoniques et même à des recettes. Sors de ce corps Josée Di stasio! Bien sûr, vous pouvez, à votre guise, sauter quelques lignes, quelques paragraphes même! Liberté est le mot d'ordre chers amis. Bonne lecture! *** Le site affiche les messages selon la date où ceux-ci ont été créés. Mon tout premier message (Introduction) se retrouve donc à la fin.***

Voyage à la ferme de San Venanzo, Italie: 2 au 15 octobre 2011

Bain de maïs pour tous!

Le dimanche, en Europe, tout est fermé même les épiceries. Quand je suis arrivée à Marsciano, je devais appeler mes hôtes pour qu'ils viennent me chercher. Pour mettre un peu plus de piquant dans ce beau dimanche ensoleillé, j'ai dû chercher un téléphone dans une ville quasi fantôme. Je suis alors partie à la recherche d'un téléphone public avec ma grosse valise; introuvable. Deuxième option: marcher et tenter de trouver un commerce ouvert; c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Par miracle, un petit bar-café était ouvert et j'ai demandé à la dame si je pouvais utiliser son téléphone pour appeler. Elle m'a tout de suite répondu NON. "Osti" ai-je dis-je dans ma tête. J'ai alors pensé à mon père qui dit qu'avec de l'argent on peut toujours acheter tout le monde. Avec mes yeux de biche désespérée, je lui ai alors montré le numéro de téléphone avec de l'argent à côté. C'est pas compliqué, c'est comme si j'avais mis le gros lot sur la table et elle m'a finalement prêté son téléphone.


 
En attendant mes hôtes sur la terrasse du bar-café, j'ai aperçu au loin une petite voiture de jeune yo à la casquette avec de la musique qui aurait pu réveiller les morts tant que c'était fort; du "boum-boum" que j'appelle. En apercevant la tête du conducteur (son banc était tellement penché vers l'arrière qu'on ne voyait qu'une partie de sa tête), je me suis dit :"Oh my god! Il a besoin d'attention ce p'tit jeune". La voiture semblait bondée de personnes et que fut ma surprise de voir ce p'tit jo à la casquette se stationner au bar-café. Pendant deux secondes et quart, j'ai espéré bien fort que ce n'était pas eux mes hôtes. La 16e secondes a confirmé le tout. Un gars d'une quarantaine d'années est sorti de la voiture et il est venu vers moi avec un gros sourire en me demandant si j'étais bien Karine. "Shit!! ai-je dis-je dans ma tête, j'ai tellement fait une face de boeuf au conducteur quand il a passé devant moi." En embarquant dans la voiture bondée de people, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de ceinture de sécurité à ma place. J'ai regardé en avant de moi et j'ai aperçu la vierge Marie accrochée au rétroviseur. Croyez-moi, je lui ai demandé secrètement de me protéger et en retour je lui promettais que j'allais croire dorénavant à 100% qu'elle était bel et bien vierge. Une chose est sûre, la VIERGE... oui oui.... elle est bien VIERGE. La VIERGE Marie m'a bien protégé parce que je peux vous dire que j'ai eu peur à plusieurs reprises. Il roulait en fou, la calotte dans le vent et la musique dans le tapis, c'est pas compliqué, je me croyais dans une formule 1.



 



Nous avons fait un premier arrêt dans un petit café où j'ai eu l'occasion de connaître davantage les gens qui allaient travailler avec moi pour les deux semaines suivantes. Il y avait Nicolette (jeune femme de 22 ans, Italiano-Américaine de Los Angeles, venue en Italie pour enseigner l'anglais à Florence, gentille, généreuse et parle biensûr l'italien), Max (le plus jeune de la gang, 18 ans, Américain de Philadelphie, a pris une pause d'un an avant d'entrer à l'Université, mature, bon sens de l'humour et curieux), Andriano (homme dans la fin quarantaine qui prétend avoir 37 ans, Roumain, a un contrat d'un an sur la ferme, vit à temps plein dans la maison de mes hôtes, généreux et tout un méchant moineau) et finalement le conducteur Valentino (cousin ou neveu du méchant moineau, petit homme de 5p2 et il ne travaille par sur la ferme). Autour d'une table, mes premières minutes avec ces gens fut assez spéciales. Tout le monde parlait que l'italien puisque Valentino et le méchant moineau ne parlent que le roumain et l'italien. La discussion semblait plus qu'enflammée que par le ton de voix qu'ils utilisaient. Une chose est sûre, en Italie, on parle fort. Plus d'une heure entourée de ces gens à ne rien comprendre, je me suis dit que j'avais ce que je voulais; une immersion totale. Je voulais du changement; en voilâââ!!! Après plus d'une heure, le méchant moineau a commencé à être plus à l'aise avec moi donc à avoir des mains baladeuses tout en riant, à me prendre la main tout en lui donnant des baisers molasques et interminables avec de douces paroles : "Ah mamma mia!! Come sei bella la mia principessa" (Comme tu es belle ma princesse). J'ai donc appris rapidement à apprendre le mot qui m'a été le plus utile en Italie: "BASTA, BASTA"; ce qui veut dire en italien : LÂCHE-MOI BÂTARD, C'EST ASSEZ! En arrivant à la ferme, j'ai demandé à Nicolette s'il était toujours aussi intense et elle m'a dit en riant de ne pas m'inquiéter, qu'il était comme ça avec les femmes et qu'il n'y avait pas de danger. Je me suis donc dit que j'allais prendre ça mollo et que j'allais devoir établir rapidement mes limites. L'atmosphère était tout de même bonne et les gens avaient du plaisir. Après avoir déposé ma valise, nous sommes repartis tous ensemble pour aller manger une croûte avant de se rendre au cinéma. Au resto-lounge, nous avons pris quelques verres de vin tout en dégustant des tapas et tout ça sur le bras du méchant moineau. Dans son livre à lui, il n'est pas question que personne ne paie, c'est lui qui paie toujours la facture de tout le monde. Au début, j'étais mal à l'aise avec ça puisque j'avais peur qu'il demande quelquechose en retour. Mais bon! Nicolette et Max m'ont dit qu'il était comme ça avec tout le monde. Méchant moineau!




Tapas au bar-lounge



En route vers le cinéma, la musique et le gaz dans le tapis, le moineau se faisait aller la tête "pas à peu près". C'est un homme hyperactif qui a de l'énergie à revendre quand il est en forme mentalement. La première image que j'ai eu en l'apercevant est l'écureuil hyperactif dans le film d'animation Over the egde; pas moyen de l'arrêter. Au cinéma, nous avons regardé le film Super 8 (tellement plate) en italien. Malgré la langue, j'ai réussi à comprendre l'histoire du film grâce aux nombreux clichés des films américains. J'étais même capable de rire en même temps que tout le monde! À la sortie du cinéma, le moineau commençait à être encore plus collant; des tentatives de calins, me prendre par les épaules, me regarder avec insistance... Une chose est sûre, il était un peu trop dans ma bulle. Pour que Max s'en rende compte par lui-même qu'il était un peu trop intense dans sa démonstration d'amour, je crois que je n'hallucinais pas. Je suis toujours fascinée de voir à quel point il y a des gens qui ne comprennent rien du langage non verbal et encore moins du langage verbal. Quand une fille te dit STOP, C'EST ASSEZ, il me semble que tu comprends que c'est TOP MUCH. Non? C'est pas le premier moineau que je rencontre comme cela. On devrait les envoyer en thérapie forcée: " L'art de savoir s'arrêter quand la fille dit non".



Dès la deuxième journée, je me suis rendue compte que j'allais passer deux semaines assez rock'n roll. Mon horaire de travail était de 8:00 à 13:00; horaire parfait pour relaxer en après-midi et avancer mon blog. Eh oui! C'est ce que je croyais! En fait, les 5 heures de travail par jour était tout un défi pour moi: endurer le moineau. Au cours des premières heures de travail, je me suis demandée royalement ce que je faisais là perdue au fond de l'Italie à tenter de comprendre ce que ce moineau essayait de me dire. Il jouait le rôle de contre-maître puisque mes hôtes ne travaillaient pas avec nous. Je devais donc déchiffrer tout ce qu'il me disait. Laissez-moi vous dire que j'ai répété plus d'une centaine de fois: "NO CAPITO". Quand ton boss te parle qu'en italien en criant quasiment et qu'il pense que tu as tout compris, tu perds les nerfs rapidement. Le premier matin, il m'a regardé et il m'a baragouiné quelque chose pendant 5 minutes avec des gestes à n'en plus finir. J'ai compris alors qu'il était en train de me donner des directives pour la prochaine heure. Après son discours, il m'a donné une barouette dans les mains et il est parti. Je me sentais comme une petite fille de 5 ans qui n'avait rien compris. J'ai alors regardé autour de moi en cherchant du secours; j'ai aperçu les yeux de Max et j'ai pu y lire : "Inquiète-toi pas! Suis-moi!" Finalement, ce que je devais faire c'était de ramasser la marde des moutons dans l'enclos et passer par la suite le balai. Simple non?



Les moutons de la ferme


Dès le premier jour, Max m'a pris sous son aile. Il m'a gentiment tout expliqué le fonctionnait à la ferme et il m'a souvent aidé à comprendre ce que disait le moineau. Dieu merci! Il y avait aussi Nicolette, la patiente Nicolette, qui nous a servi d'interprète plus d'une fois. En ayant la chance de parler italien, elle a dû endurer tout ce que disait le moineau. Pauvre elle!


 

Dès la troisième journée, il s'est rendu compte par magie que je n'étais plus capable de l'endurer. Tout en peinturant les murs extérieurs de la maison, il a demandé à Nicolette si j'avais peur de lui. J'ai répondu à Nicolette (parce qu'elle doit traduire le tout) que je n'avais pas peur de lui, mais que je ne supportais pas quand il me touchait et qu'il entrait dans ma bulle. Quand je dis NON, il devrait comprendre que c'est NON! Vous auriez dû voir la crise qu'il a pétée! Oh Boy! J'avais devant moi un enfant de 47 ans qui me gueulait en italien. Je ne comprenais rien, mais je peux vous dire qu'il n'était pas content le moineau. Finalement, après sa crisette, Nicolette m'a fait un résumé de ce qu'il avait sorti de ses trippes. En gros, il disait qu'il n'avait jamais tenté de me montrer des signes d'affection d'homme désespéré et qu'il ne comprenait pas que j'avais besoin de ma bulle. Il essayait seulement d'être gentil avec moi. Après tout ce qu'il avait payé, je n'étais pas gentille de dire ça de lui. BLA BLA BLA! Il a dit à Nicolette qu'il ne voulait plus jamais lui parler. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle me supportait dans ce que je disais. Elle tentait de lui faire comprendre qu'en Amérique la mentalité était différente. Bref, le premier drame de la semaine sur la ferme. Son humeur a bien sûr changé; face de boeuf, ne parlait plus, bougon, criait en italien des conneries. Bref, c'était tellement pathétique que je trouvais ça drôle. Un vrai gros bébé!



La maison que nous avons repeint et où nous habitions (les travailleurs).


La journée suivante a été similaire à la première. Face de boeuf et pas endurable! Pauvre Nicolette qui devait endurer toutes les conneries qu'il disait en gueulant! Le pire, c'est qu'elle aimait ça! Elle l'écoutait et tentait de lui répondre. Il était heureux le moineau, elle embarquait dans son jeu. Le pire était lors des heures de pauses, il fallait endurer ses BLA BLA de sa triste vie. Il savait pertinemment qu'on ne comprenait rien à l'italien et il pouvait passer 45 minutes à parler à moi et à Max de sa vie. Il a tellement répété les mêmes choses en deux semaines (le décès de sa blonde, son fils qu'il n'a pas vu depuis 4 ans, ses boss qu'il n'aime pas...) qu'on a finalement tout compris ce qu'il disait. J'étais capable de dire après deux jours : "Bonnnn! Il répète encore les mêmes affaires." Et les pauses pour ce Roumain, ce n'était pas 15 minutes aux 3 heures, mais environ 1 heure pour 1 heure de travail. Alors, je peux vous dire que je l'ai entendu marmoner les mêmes affaires à plusieurs reprises. Et heureusement qu'il était alcoolique, nous avions à notre pause de 9:30, de la bière et du chocolat! Il avait énormément de défauts, mais je ne peux nier qu'il était généreux. Chaque pause était rendu une source de surprise pour nous. On se disait "Bon! Qu'est-ce qu'il a à nous offrir aujourd'hui?"


 
À partir de la droite, Nicolette, Max, Tess et Jake (deux Américains de Chicago) lors d'une de nos nombreuses pauses.



Chaque jour, il y a avait un drame. Il y a en tellement eu que je ne me souviens plus de la plupart. Je me croyais vraiment dans un soap américain de fin d'après-midi où toutes les choses les plus pathétiques pouvaient arriver. En cinq minutes, il pouvait passer des rires aux larmes. Et oui! Je ne peux pas compter le nombre de fois que je l'ai vu pleurer. Mon diagnostic du moineau: dépressif, alcoolique, manipulateur, pathétique, menteur, généreux et aimant vivre dans le passé.


 
La vue de notre maisonnette; mon endroit préféré pour écouter de la musique et admirer le paysage.


Un certain matin, on s'est rendu compte que Nicolette n'était pas au rendez-vous. On se questionnait, mais on savait qu'elle fréquentait un des neveux du moineau. Il a commencé à capoter parce qu'elle n'était pas là; il a appelé son frère (le père de son neveu), il a commencé à lui crier des insultes au téléphone. Bref, c'était la fin du monde! Il a aussi appelé son neveu pour lui dire qu'il était le pire des cons. C'est pas compliqué, il courait dans tous les sens comme un fou enragé. Finalement, il a décidé qu'on ne l'attendait pas. Au volant du truck (j'étais la seule dans la gang qui pouvait conduire manuel), je me suis dit que nous allions vivre, encore une fois, un autre drame. Les autres travailleurs trouvaient ça bien drôle, mais je pensais plutôt à la pauvre Nicolette. En chemin, on a croisé la voiture de son neveu. Il m'a crié d'arrêter (il était dans la boîte du truck avec son bandeau sur la tête à la Rambo) et il a commencé à lui crier des insultes; qu'elle était qu'une putain et encore une fois qu'il ne voulait plus jamais lui parler. Ouf! La journée allait être longue. Il a gueulé tout seul pendant des heures en italien. À partir de ce jour là, j'ai apporté mon IPod pour ne plus l'entendre. Il venait de faire sauter mon capot; c'était décidé, je le détestais.


J'suis pu capable du moineau! Ahhhhhhhhhhh!


 
Vous vous dites sûrement : "Mais pourquoi je n'ai rien dit à mes hôtes?" Eh bien, la sitation était "toutchée" comme on dit en bon québéçois. Certaines fois, il pouvait être le plus gentil et le plus drôle des hommes et d'autres fois le plus pathétique du monde. Les autres travailleurs le trouvaient bien drôle parce que je vous dis, il était tout un personnage. Je me suis dit souvent que peut-être parce que j'étais la plus âgée des travailleurs, mais en quelques heures, j'avais rapidement vu son petit jeu. Ils le prenaient tout simplement en pitié. Je peux vous dire que j'ai essayé très fort de ne pas le détester, mais, dans mon livre à moi, le respect est la base d'une relation entre deux humains. Il voulait qu'on le prenne en pitié avec ses histoires trites, mais quand ton garçon ne veut plus te voir (plus de 4 ans, il a complètement disparu de la map), je me dis qu'il y a sûrement une bonne raison.


 
Pour couronner le tout, après 4 jours, il a décidé qu'il était amoureux de moi. Eh oui! Pourquoi moi dieu du ciel? Il a commencé à m'acheter des cadeaux dont un bracelet en argent et une paire de jeans à 130 euros (environ 150$). Il ne savait rien de ma personne, mais il a tout de même décidé de jeter son sort sur moi. Quand il a vu que je n'acceptais pas ses cadeaux, il a biensûr tenté de me manipuler avec ses crisettes. Il faisait toujours ça quand nous étions seuls. Puique j'étais la seule qui savait conduire, je devais à tous les jours aller au village avec lui pour acheter ses cigarettes et son alcool. Il en profitait donc pour me dire qu'il m'aimait et qu'il voulait venir vivre au Canada avec moi. Je lui disais: "OK! BASTA! BASTA! I DON'T LOVE YOU! OSTI DE TÂCHE À MARDE! L'avantage dans cette histoire, c'est que je pouvais lui dire les pires insultes en français quand je n'étais plus capable de l'endurer et il ne comprenait rien. Parfois, quand il me disait ses conneries et il terminait sa phrase par : "Capito?", je lui répondais en français pendant au moins 5 minutes. Je terminais ma dernière phrase en lui disant : "CAPITO OSTI? CAPITO?" C'était ma seule façon de lui faire fermer la boîte pour quelques minutes. Il poursuivait ensuite à dire ses mêmes conneries et il commençait à pleurer. Il croyait que j'allais dire: "Oh! Mon pauvre petit chaton pathétique! Viens dans mes bras, je vais te réconforter!" Il frappait plutôt un mur de glace avec aucune pitié dans les yeux que du dégoût.
 


Il était tellement pathétique qu'un jour, il était en train de nous raconter qu'il venait de fourer une pute la veille parce que ses testicules ne pouvaient pas endurer une semaine sans sexe. Trois minutes et quart plus tard, il est venu me voir en me demandant pourquoi je ne portais pas le bracelet et le jeans qu'il m'avait achetés. Il a bien sûr pété une autre crise après avoir entendu ce que je lui avais dit. Je changais de lieu et je le laissais pleurnicher. Il revenait toujours une minute plus tard avec le sourire aux lèvres, mine de rien.




Sauvez-moi quelqu'un!



La goûte qui a fait déborder le vase est le matin où j'ai vu qu'il m'avait acheté des sous-vêtements après tous mes refus. OH GOD! J'ai tout simplement arrêté de lui parler, c'est pas compliqué, j'ai effacé de mon champs de vision son existence. Il a trouvé ça pénible dans le camion ce matin-là en allant chercher ses cigarettes; déjà que j'évitais toutes discussions avec lui. Muette! Aucun regard! Invisible! Le soir même, les hôtes étaient partis à Rome pour le business. Nous en avons donc profité pour s'amuser un peu. Nous avions fait profusion d'alcool et nous avons débuté à danser. Le moineau était heureux comme un pape; il adorait danser et boire. Après quelques heures, on s'est retrouvé dans la maison où les travailleurs dormaient et nous avons continué à danser devant un bon feu de foyer. Il faut vous dire que j'appréhendais bien sûr un autre drame et j'en ai eu pour mon argent. Il est entré dans notre maison, il a commencé à gueuler des conneries et il a fait éclater deux bouteilles de bière par terre. Je lui ai demandé de sortir et ....et.....et.....suspence............. Jack (un des travailleurs) était entre nous deux et il a dû le retenir un peu parce qu'il avait de la rage dans ses yeux mes amis! Ouuuuuuuu! En fait, je n'ai pas eu peur une minute car je savais qu'il n'aurait jamais rien fait parce qu'il a tellement peur de perdre son job (il essait d'avoir sa citoyenneté italienne) et il faisait ça que pour nous manipuler encore une fois. Il m'a traité ensuite de putain! Eh oui! Nicolette et maintenant c'était à mon tour. Je n'ai pas eu besoin de traduction cette fois: "Puttana". Il est finalement sorti de la maison et devinez ce qu'il a fait ensuite? Il a PLEURÉ! Heureusement que les hôtes sont arrivés au même moment. Il a arrêté de pleurer par magie.
 

Et ce n'est pas fini mes amis! Le lendemain matin, en route pour acheter ses cigarettes, je ne sais pas pourquoi, mais mon instinct m'a dit de prendre une roche pointue dans ma main au passage; au cas où. Il y avait tellement d'électricité dans l'air que s'il décidait de me faire quelque chose, j'étais vraiment prête à lui exploser le cerveau. Je savais que je ne courais aucun danger, mais on ne prend jamais assez de précautions me suis-je dis-je. En chemin, il m'a bien sûr dit qu'il s'excusait et qu'il m'aimait après une autre pleurnichade. À mon retour, je suis allée voir Nicolette et je lui ai demandé si elle pouvait me faire la faveur de traduire mot pour mot ce que j'allais lui dire au moineau, et ce sans me censurer. J'en avais tout simplement assez! Je l'ai fait venir et je lui dit devant tout le monde: " ÉCOUTE LE MOINEAU! JE, MOI, KARINE... CAPITO? JE NE T'AIME PAS ET JE NE VEUX PLUS RIEN SAVOIR DE TOI. CAPITO? SI JAMAIS TU M'ACHÈTES QUELQUE CHOSE D'AUTRES, QUE TU ME PARLES DE TON AMOUR POUR MOI OU QUE TU ME FAIS DES CRISETTES PATHÉTIQUES EN PLEURANT COMME UN BÉBÉ, JE M'EN VAIS LE DIRE À DANIEL (le boss) ET FINITO TON TRAVAIL. CAPITO? TU COMPRENDS BIEN LE MESSAGE? FINITO LE PLEURAGE! CAPITO? SI TU VEUX PLEURER, VAS DANS TA CHAMBRE! CAPITO?" J'avais vraiment l'impression de parler à un enfant de 6 ans. Après ça, j'ai eu la paix pour mes derniers jours. C'était rendu que je comptais mes jours avant ma liberté. Je suis restée seulement parce que j'avais du plaisir avec les autres travailleurs et mes hôtes étaient tout de même sympathiques. J'avais aussi fait un plan avec Max pour partir ensuite visiter le nord de l'Italie avec lui pendant une dizaine de jours.


Max et moi dans un village médiéval


Je termine ma partie sur le moineau en vous disant que j'ai effacé la plupart des photos de cet homme. Il m'a tellement grugé de l'énergie que je ne voulais plus aucun souvenir de lui. Cependant, il y avait des photos de groupe que je ne voulais pas effacer, donc si vous regardez mes photos, vous devriez voir à quelque part ce moineau. Un indice: c'est le sosie de Moïse Thériault, le gourou d'une secte qui avait coupé le bras de Gabrielle, une de ses disciples. Ah oui! Tous les cadeaux qu'il m'a donné, il a décidé de les brûler!
 


Parlons maintenant de mes hôtes; Rosaria (Italienne) et Daniel (Français). Sympathiques mais pas aussi chaleureux que mes autres hôtes en Espagne, l'atmosphère était très différente. J'avais un avantage sur les autres travailleurs; je parlais français. J'étais donc plus intéressante pour Daniel puisqu'il ne comprenait rien à l'anglais. J'ai eu du plaisir avec un de leurs garçons; Emmanuel, 21 ans. Ayant une défiance intellectuelle, je m'amusais à le faire rire en faisant des niaiseries et je peux vous dire qu'il m'a rapidement appréciée. Il entrait lui aussi dans la bulle des gens, mais ce n'étais pas de sa faute. Il fallait simplement lui dire que sa main trempait dans ma soupe! Il avait une fixation sur tous les films de Disney. Il m'a rapidement dit que j'étais sa femme dans le film Hulk (???) et que Nicolette était seulement sa deuxième femme. Il me demandait sans cesse si jamais un copain et je lui disais : "Si je te le dis, tu vas garder le secret?" Il était tellement heureux que je lui dise ce secret des millions de fois. Il jubilait à chaque fois. Après qu'il ait entendu ma réponse (Non), il finissait en tapant des mains de joie et en me regardant en disant : "Top Secret, hein?". Mignon comme tout!


Le deuxième fils était aussi très sympathique. Il a aussi tenté les premiers jours de me connaître davantage. Vous voyez ce que je veux dire? Il a compris vite! Pendant la dernière semaine, je lui ai donné des leçons de grammaire en français.


Il y avait aussi Kiara, une amie de la famille et déficiente intellectelle qui aidait Rosaria à la maison. Un autre cas assez intense! Elle venait toujours me voir pour me dire: " ME...EEEE...LIKE VERY MUCH CELINE DION.... ME... EEE... SING A SONG.... AAAAHH... SORRY! SORRY! DO YOU LIKE CHEESE? AHHH! SORRY! SORRY! ME...EEEE... LIKE JENNIFER LOPEZ... SORRY! SORRY!" Elle m'a imprimé des tonnes de feuilles avec des photos de Céline et les paroles de ses chansons. Quelle fut ma surprise de savoir qu'elle savait réellement chanter. Elle a chanté en italien et j'avais les frissons. Elle m'a aussi écrit de nombreuses lettres qui a été assez difficiles à déchiffrer, mais j'ai eu la surprise de lire qu'elle avait perdu sa viriginité et qu'elle aimait les seins. Ouf!!! Pas un autre qui m'aime!!! Noooooooooonnnnnnnnnn! Elle me regardait assez intensément!!!! C'est quoi le problème avec moi?????

 
L'Agriturismo où je travaillais


Comme je vous disais dans mon message précédent, tous mes hôtes masculins ont été des John! Que fut ma déception d'entendre que mon hôte s'appelait Daniel et non John! La chaîne des John venait de se rompre! Mais comme dans les films américains, en me promenant sur la ferme, j'ai entendu quelqu'un crier : "John! Come here John!" Quoi? Il y a un John ici? Quelle fut ma surprise de m'apercevoir que le John en question était le cochon de la ferme. Eh oui! La chaîne des John peut poursuivre son chemin à travers ce monde en toute tranquillité.




John le cochon
 


Côté nourriture, je m'attendais à beaucoup mieux. C'est pas compliqué, j'ai mangé des pâtes midi et soir et ce à tous les jours avec ben de l'huile d'olive. Voilà! Malheureusement, je ne peux pas élaborer plus que ça. PASTA! PASTA! PASTA et PASTA!




Quoi? Encore des pâtes?


 
Le dimanche était notre jour de congé. Nos hôtes nous ont proposé de nous déposer à Assisi. Nous étions très heureux d'avoir la chance de voir du pays un peu. Je suis donc partie avec les quatres autres workaway et le moineau explorer ce magnifique petit village médiéval. J'ai été charmé du début jusqu'à la fin. Cette ville est connu pour être le lieu de naissance de François d'Assise, un des plus grands saints de l'Église catholique romaine. Cette ville est classée sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco. Après Rome, c'est la ville où j'ai préféré me balader en Italie.




(Cliquez sur ce lien pour voir les photos d'Assisi)



Un petit arrêt au resto pour manger des pâtes



Gnocchi au vin rouge!



Assisi










La Basilique San Francesco




 L'intérieur de la plus belle basilique au monde (selon mon avis)



Il est interdit de prendre des photos dans cette basilique, mais j'en ai pris secrètement juste pour vous mes fidèles.


Enfin des couleurs vivantes dans une église pour célébrer la vie et non la mort!



Vue de la Basilique San Francesco


Mon compagnon de voyage : Max


Assisi



Homme à la rue


Assisi


Vue du château Rocca Maggiore



Jack et Moi







Le château Rocca Maggiore


Coucher du soleil à Assisi




La Basilique St-Marie-des-Anges (Construite en l'hommage du Saint François d'Assise)




L'intérieur la Basilique Sainte-Marie-des-Anges; la nef et au milieu, la Portioncule. (Il y a une petite chapelle à l'intérieur de la Basilique)



Une semaine après mon arrivée à la ferme, par un samedi matin ensoleillé, je me suis réveillée pour la première fois en quatre mois avec les blues. Étais-ce le mal du pays? Non! Avec tous les drames pathétiques du moineau, je savais que je ne voulais pas être à cet endroit. Je n'avais pas fait tant de sacrifistes pour être à un endroit où je ne me sentais pas bien et respectée. Je me connais  depuis fort longtemps et je n'ai pas besoin de perdre mon temps avec des gens qui se cherchent désespérément et qui n'ont aucune confiance en soi. Ça me gruge tout simplement mon énergie. Je me rends compte depuis quelques années que je suis sensible à ces moineaux-là et je dois prendre mes distances face à ces gens suceur d'énergie. J'ai besoin de gens heureux autour de moi; la vie est si simple quand le veut. Tout le monde a ses problèmes, il suffit de les affronter et d'avancer. J'étais sûrement une guerrière dans une autre vie! Bref, ce matin-là, pour quelques heures seulement, j'avais le goût d'être en compagnie de gens que j'aimais et qui parlaient la même langue que moi. Les larmes aux yeux, j'ai pris mon IPod pour m'isoler tout en travaillant et la première chanson qui a joué était une chanson de Richard Desjardins : Le chant du Bum. C'était la chanson la plus québéçoise qu'y n'aurait pas pu jouer cette journée-là:"t'aurais du, ben du, dont u, farmer ta grand yeule... ". Enfin du QUÉBÉCOIS! En écoutant la chanson, je riais tout en pleurant à chaudes larmes. J'avais besoin de cette dose de québéçois-là pour me remettre sur le piton! Je vous invite à écouter cette magnifique chanson où plutôt un monologue humoristique qui parle d'un gars qui ne veut pas travailler; le BS est plus confortable.




Le chant du Bum de Richard Desjardins (La chanson débute à la 17e secondes)
 
 



Lors de ma dernière journée de travail, à 13:00, j'avais retrouvé ma liberté et mon envie d'écrire. Malgré tous les temps libres que nous avions en après-midi, je n'avais pas été capable d'écrire une seule ligne pour mon blog. Aucune inspiration! Aucune envie! Contrairement à plusieurs personnes, je suis à mon meilleur pour écrire quand je suis heureuse et libre. Après le repas du midi, mes doigts ne voulaient plus arrêter de taper sur les lettres de mon ordinateur. J'avais enfin retrouvé ma liberté! Le lendemain matin, je partais avec Max et Nicolette pour la ville de Florence.



Avec le bébé chat qui m'a tant donné d'amour! Un vrai Ménard!



Le Blog de Sébastien


Comme mon maître prenait du bon temps sur l'île de Crète à se reposer, elle a oublié mon existence lors du dernier message (Rome). J'avais pensé à appeler la DPCL (La direction de la protection des crabes en liberté), mais j'ai plutôt choisi la grève de la faim. Je n'ai donc pas mangé pendant plus d'une semaine. J'ai perdu plus de 20 livres. Mon maître m'a finalement amené à l'hôpital pour me faire suivre une thérapie contre l'anorexie. Je suis maintenant de retour après avoir subi de nombreux chocs nerveux suite aux électrochocs. Les médecins m'ont recommandé un arrêt de travail. J'attends toujours si ma patronne voudra bien me laisser me reposer. À suivre...



Ma visite au Vatican





Je suis maintenant une oeuvre d'art du Vatican





Devant l'Arc de triomphe de Rome





Je danse le boogie boogie dans le Colisée.


Sur la ferme




Yahouuuu!! J'ai trouvé le plus gros morceau de baloney au monde!